Quels sont les nouveaux enjeux de l'immobilier logistique ?

La dimension environnementale est inhérente à l’immobilier logistique de demain. Les entrepôts doivent suivre les besoins grandissants du e-commerce tout en étant respectueux de l’environnement. Les défis sont multiples et difficiles à relever. Cette transition écologique de l’immobilier ne peut se réaliser qu’avec le soutien de l’État et des collectivités. 

1. Rapprocher l’immobilier logistique des villes

L’immobilier logistique d’aujourd’hui se présente sous des bâtiments de nature différente répondant aux enjeux du secteur. 

De nouveaux formats d’immobiliers logistiques en ville

Face aux problématiques liées à la livraison du dernier kilomètre, un nouveau mode de logistique urbaine s’est développé : le hub urbain. 

Il s’agit d’un mini-entrepôt situé en plein centre-ville. Cet espace de stockage (200 m2) propose également des services de préparation de commandes et de transports. Le fonctionnement est similaire à un entrepôt classique. 

Ce type d’immobilier logistique permet d’optimiser les parcours des chauffeurs livreurs et de mettre en place des livraisons plus vertes. En effet, vous réduisez le nombre de kilomètres à parcourir. L’acheminement des produits se fait à partir du centre-ville et non plus de la grande banlieue. De plus, vous pouvez organiser des tournées de livraison par zone géographique pour livrer tous les clients qui résident au même endroit. Seul un camion est nécessaire pour faire une tournée de livraison depuis un hub urbain. 

De plus, les hubs urbains ont un impact positif sur l’expérience client. En étant situés au plus près de sa clientèle, les commerçants ont plus de réactivité. Vous pouvez mettre en place des délais de livraison ultra rapides. En effet, le temps de préparation de commandes reste le même, mais le temps gagné en transport est très important. Il n’y a plus besoin de parcourir une cinquantaine de kilomètres pour que le produit arrive chez un client. 

1ère couronne des entrepôts de 5 000 à 10 000 m²

Un nouveau schéma de l’immobilier logistique s’est également mis en place en périphérie des grandes villes. En première couronne, des sites de messageries apparaissent. Il s’agit de bâtiments de 5 000 à 10 000 m2 servant de locaux de distribution. Les différents colis sont dispatchés. Des portes à quai en vis-à-vis sont disposées sur toute la longueur du bâtiment pour faciliter le chargement et le déchargement des véhicules. 

2. Rendre l’immobilier logistique plus vert

Objectif « zéro artificialisation nette »

La démarche Zéro Artificialisation Nette (ZAN) a été consacrée en 2018 par le Plan Biodiversité puis en 2020 par la Convention citoyenne sur le climat. Elle consiste à réduire l’extension des villes en limitant les constructions sur des espaces naturels ou agricoles. Une plus grande place est accordée à la nature en ville. 

L’objectif ZAN a été fixé pour 2050. Les territoires, les communes, les départements et les régions de réduire de 50% le rythme d’artificialisation et de la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers d’ici 2030 par rapport à la consommation mesurée entre 2011 et 2020. 

Renaturer les terres artificialisées est un processus complexe et coûteux. Il est urgent de limiter l’artificialisation. Si aucune mesure n’est prise, on estime que 280 000 hectares d’espaces naturels supplémentaires seront artificialisés d’ici 2030. Pour atteindre la zéro artificialisation nette dès 2030, il faudrait renaturer 5 500 hectares de terres artificialisées par an et réduire de 70% l’artificialisation brute. 

Mutualisation des flux

La mutualisation des flux est un processus durable. C’est la mise en commun de toutes les étapes clé de la chaîne logistique, du stockage jusqu’aux flux d’approvisionnement. Mutualiser les camions de livraison permet de réaliser des économies significatives, entre 10 % et 15 %. En effet, les coûts liés au transport (carburant, taxe Poids Lourd, temps de travail du chauffeur livreur…) sont partagés entre les différentes parties prenantes. Le taux de remplissage des véhicules est optimisé ce qui permet au transporteur de faire bénéficier à ses clients des tarifs plus intéressants.

3. Obtenir le soutien de l’Etat et des collectivités

L’État est pleinement impliqué dans cette « transition écologique de l’immobilier logistique ». Les acteurs du secteur reçoivent régulièrement le soutien du gouvernement et des collectivités pour mettre en place de mesures plus écologiques. 

En juillet 2021, une charte d’engagements réciproques entre l’État et les membres d’AFILOG pour la performance environnementale et économique de l’immobilier logistique français a tété signée. Depuis, 56 projets représentant plus de 2,6 millions de m2 de bâtiments ont été inscrits dans cette démarche. 
L’État s’est engagé à faciliter l’accueil et la bonne intégration des entrepôts plus verts dans les territoires. Il est donc plus aisé pour acteurs de l’immobilier logistique de mettre en place des pratiques moins émettrices de gaz à effet de serre et plus respectueuses de l’environnement. 

Alors, quand allez-vous passer à l’immobilier logistique durable ?